Il était une fois l'école

Les récompenses

Quand on avait bien travaillé

De tous temps, les récompenses ont fait partie de la vie quotidienne de la classe et chacun se souvient des bons points que l'on rangeait précieusement dans sa trousse ou dans un étui que l'on ouvrait fréquemment pour compter les petits rectangles de carton.

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Les bons points étaient difficilement gagnés mais très facilement repris. Avec parcimonie, le maître récompensait l'élève qui avait bien répondu ou bien travaillé mais reprenait un, deux ou trois bons points si le comportement en classe n'était pas satisfaisant ou si les résultats n'étaient pas ce que le maître en attendait Glanés difficilement un à un, les bons points étaient soigneusement gardés, comptés et recomptés jusqu'au moment où le total de dix étant atteint, l'heureux possesseur pouvait demander au maître de les échanger contre une image.

Les séries d'images avaient, le plus souvent, un but éducatif : les animaux, avec un court commentaire résumant leur habitat ou leur mode de vie, les paysages, les images à caractère historique, les activités humaines etc.

Les bons points sont repris par le maître qui les redistribuera aux enfants méritants ; alors, bien sûr, peu à peu, les bons points « s'usent » et il faut que le maître achète de nouvelles planches qu'il faudra découper.

Lorsque, à force de travail et de sagesse, un élève a accumulé cinq ou dix images, il a le droit d'aller frapper à la porte du bureau de Monsieur le Directeur qui lui remettra un « Témoignage de satisfaction » sur lequel auront été portés le nom et le prénom de l'enfant et que le Directeur aura signé.

A la remise des livrets de notes, le plus souvent à la fin de chaque mois, les meilleurs élèves sont inscrits au « Tableau d'honneur ». A l'origine, il s'agissait d'un tableau, placé dans le hall d'entrée de l'école et sur lequel étaient inscrits les noms des enfants à récompenser.

Au Collège ou au Lycée, où ce système a perduré longtemps, on trouvait les élèves qui étaient inscrits au tableau d'honneur, à un degré supérieur, ceux qui avaient droit aux encouragements et enfin ceux qui avaient mérité les félicitations qui étaient données par le Conseil des Professeurs en présence de Monsieur le Proviseur.

Dans les écoles élémentaires, jusque vers les années 50, à chaque fin de semaine la croix d'honneur ou de mérite était épinglée sur la poitrine de l'élève qui avait obtenu les meilleurs résultats. L'enfant gardait la croix du mérite jusqu'à la fin de la semaine suivante et la croix était alors remise à un nouveau lauréat qui rapportait fièrement dans sa famille la preuve de ses bons résultats.

Michel Jaulin